JORDANIE – PALESTINE : Nos conseils pour passer les frontières
JORDANIE – PALESTINE : comment passer les frontières ?
Comme vous pouvez vous en douter ce séjour n’a pas été d’une simplicité évangélique notamment à cause du conflit israélo-palestinien qui fait de cette région une région instable. Dans cet article vous trouverez en détail les différentes étapes « administratives » de notre séjour. Bien évidemment, ce témoignage reste personnel. Il n’est pas garanti que vous viviez ou ressentiez les mêmes choses que nous.
Retrouver l’itinéraire détaillé de notre séjour en Palestine et Jordanie « Itinéraire Jordanie-Palestine partie 1 » et « Itinéraire Jordanie-Palestine partie 2 ».
Avant d’embarquer pour Tel-Aviv
Beaucoup de témoignages sur les forums parlaient d’un contrôle avant l’embarquement.
Cela n’a pas été le cas avant notre embarquement pour Tel-Aviv. Il semblerait que les contrôles avant l’embarquement soient une spécificité des compagnies israéliennes.
Étant donné que nous sommes partis avec une compagnie grecque avec une escale d’une journée à Athènes, nous n’avons pas subis de contrôles poussés ou d’interrogatoires avant l’embarquement.
À Athènes, avant l’embarquement pour Tel-Aviv, tous les passagers devaient faire vérifier leur sac de cabine pour contrôler la présence de produits interdits ou de substances liquides de plus de 100 ml.
L’arrivée à l’aéroport de Tel-Aviv : l’interrogatoire
À l’arrivée à l’aéroport de Tel-Aviv en Israël, après un passage à la douane avec des questions comme « comment s’appelle votre père ? comment s’appelle votre grand père ? pour quelle raison venez-vous en Israël » des agents de la douane ont gardé notre passeport et nous ont fait patienter dans une petite salle avec des chaises et un écran télévisé.
Dans la salle il y a avait des personnes de différentes nationalités mais nous avons remarqué une présence accrue de français. Les personnes qui patientaient dans la salle étaient des palestiniens, des personnes avec un prénom arabe ou un signe d’appartenance à l’islam visible, et des personnes avec le tampon de pays supposés ennemis d’Israël sur leur passeport. (Pays arabes, Iran etc.)
Après environ une heure d’attente, les agents, un homme et une femme, nous ont installé dans un petit bureau en nous disant de ne pas nous inquiéter et qu’ils allaient nous poser quelques questions.
Pour commencer, la femme me complimente sur ma tenue vestimentaire (j’étais habillée d’un pantalon large, d’une chemise large et d’un hijab).
S’en suivent des questions de vérification :
- nom, prénom,
- nom du père,
- nom du grand père etc.
Puis des questions plus personnelles :
- Depuis quand vous vous connaissez ?
- Depuis quand vous êtes mariés ?
- Quel autre pays avez-vous visité ?
- Pourquoi Israël ?
- Connaissez-vous des gens en Israël ?
- Quand avez-vous réservé ?
- Pourquoi avez-vous réservé à la dernière minute ?
- Où sont nés vos parents ?
- Allez-vous souvent dans votre pays d’origine ?
- Y-a-t-il quelqu’un dans votre entourage qui a un casier judiciaire ?
- Quel est votre métier ?
- Pourquoi avoir choisi ce métier ?…etc.
L’attente à l’aéroport de Tel-Aviv
Nous avons été appelés quatre fois en tout, à chaque fois nous retournions patienter dans la salle d’attente, certaines fois ils nous interrogeaient à deux et d’autres fois un par un.
Les deux jeunes agents étaient assez sympathiques pour être franc. Cela contrastait avec les témoignages que l’on a lu sur internet avant de venir.
Nous sommes restés plus de trois heures à l’aéroport après notre atterrissage. Notamment car les agents trouvaient suspect que l’on voyage en sac à dos au lieu de prendre simplement des valises.
Nous leur avons expliqué que c’était simplement plus pratique pour nous.
Nous avions l’intention de visiter des villes de Palestine ou ce qu’ils appellent « West Bank » et la Jordanie, mais nous en avons dit le strict minimum à savoir que nous allions visiter Jérusalem et peut-être d’autres villes d’Israël.
Ils ne nous ont pas posé plus de questions que ça.
NB : l’interrogatoire s’est déroulé exclusivement en Anglais.
NB : nous avons vérifié avant notre voyage que nos noms et prénoms n’étaient pas affiliés à des sites internet pro-palestiniens sur les moteurs de recherche et nous avons désactivé nos réseaux sociaux personnels car il y avait du contenu pro-palestinien.
La délivrance !
Après cet interrogatoire interminable de trois heure à l’aéroport de Tel-Aviv, nous nous sommes vus délivrer nos visas Israéliens sur papier libre, ils ne nous ont pas tamponné nos passeports.
Les contrôles pour accéder à la mosquée Al Aqsa
À Jérusalem, l’armée et la police est omniprésente dans la vieille ville et les contrôles fréquents. L’entrée de Masjid Al Aqsa est contrôlée par la police israélienne et un agent de l’autorité palestinienne à chaque porte qui conduit à la mosquée.
Ils arrêtent tous ceux qui veulent passer en leur demandant s’ils sont musulmans. Il faut savoir que la mosquée est accessible aux touristes uniquement à certaines plages horaires très limitées.
Ils demandent donc à ceux qui veulent entrer s’ils sont musulmans car les non-musulmans ne peuvent y entrer tout le temps.
Vous n’avez pas le droit également d’entrer dans la mosquée en pantalon, des jupes sont disponibles aux différentes portes.
Dans le reste de la ville de Jérusalem, la tension est moins palpable notamment à la porte de Damas dans le quartier musulman que nous fréquentions souvent pour manger et nous promener.
Checkpoints sur les routes
Pour aller à Bet Shean, la ville frontalière de la Jordanie, au nord d’Israël, nous devions passer différents checkpoints dans lesquels les palestiniens sont automatiquement contrôlés et bien entendu nous n’y échappions pas non plus.
Ils nous demandaient de descendre du car et nos bagages y étaient fouillés puis ils nous posaient quelques questions avant de nous faire remonter dans le car.
Le passage des frontières entre Israël et la Jordanie
D’Israël vers la Jordanie
La douane jordanienne nous a posé quelques questions sur le pourquoi de notre venu.
Les taxes de sortie du territoire Israélien sont de 60 euros. Nous avons payé les visas jordaniens 10 dinars chacun (12 euros) car nous allions rester plus de trois jours dans le territoire, dans le cas contraire nous aurions payé le visa beaucoup plus cher.
De la Jordanie vers Israël
Lorsque nous avons passé la frontière dans le sens inverse, nous avons également été retenus une petite heure. On nous a demandé de remplir une fiche avec nos coordonnées, les villes que l’on veut visiter, le nom de notre hôtel et si l’on connaissait des personnes en Israël.
Pas d’interrogatoire cette fois ci, nous sommes passés après une heure d’attente.
La taxe de sortie du territoire jordanien est de 10 dinars (12 euros). Entre la frontière jordanienne et la frontière israélienne il faut prendre un bus pour traverser le no man’s land pour 7 dinars.
Le retour à l’aéroport de Tel-Aviv
Nous sommes arrivés à l’aéroport six heures avant le décollage par crainte d’être à nouveau interrogé, finalement plus de peur que de mal nous avons passé les douanes très rapidement.
Les agents nous ont simplement demandé si nous n’avions pas reçu de cadeaux que l’on a mis dans nos bagages et qui pouvaient être potentiellement dangereux.
Pour finir cet article, je répète que ce témoignage est personnel et l’expérience de chacun dépendra de beaucoup de facteurs comme l’évolution du conflit par exemple.
Cette région peut balancer très rapidement d’une situation relativement calme à une escalade de violence. Dans tous les cas, si vous hésitiez à vous y rendre n’hésitez plus.
Les contrôles, le regard des gens, les interrogatoires à l’aéroport de Tel-Aviv, les points négatifs en général ne représentent rien par rapport à toutes les émotions positives que vous apportera ce voyage.
La visite de la mosquée Al Aqsa, la chaleur du peuple palestinien et la nourriture excellente vous feront très vite oublier ces petits désagréments.
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